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Un hiver sur roues, partie 2

J'ai traversé la première partie de l'hiver, mais il en reste encore une moitié. C'est parti !

Après l'obscurité profonde du mois de décembre, le soleil revient lentement. Les jours s'allongent, quelques minutes de plus chaque jour, laissant présager des balades chaudes et tranquilles. La promesse de l'été est là, juste hors de portée.

Mais l'hiver n'est pas encore terminé, et moi non plus.

Il reste encore beaucoup de temps pour de nouvelles aventures glacées. Voici ce que la seconde moitié de l'hiver nous a réservé.

Texte : Gjermund Gustavsen,
Photos : Gjermund Gustavsen, Hans Flensted-Jensen & Jørn Haanæs

Le côté sauvage de Vesterålen

Depuis notre île isolée de l'archipel des Vesterålen, nous sommes partis à l'aventure sur le continent. Techniquement, ce n'est qu'une île plus grande, mais qui se soucie de la sémantique un jour comme celui-ci ? Le soleil brille, on se croirait au printemps et nous n'avons pas de crampons sur nos pneus. Mais dès que nous descendons du bateau-taxi, une surprise nous attend : les routes claires d'hier sont maintenant complètement blanches.


"Vær no helvetes førrsekti" se traduit par "Faites attention, bordel", et cette phrase a un certain poids lorsqu'elle est prononcée par notre capitaine de bateau, un parapentiste local que j'ai également vu dévaler les montagnes à ski de la manière la plus hors-piste qui soit. Nous nous y mettons doucement, en prenant le premier tronçon avec prudence. La descente réveille quelques papillons endormis, mais nous nous y installons rapidement. L'adhérence est bonne.

Il s'ensuit un voyage à couper le souffle à travers deux fjords, où se succèdent des sommets insensés que l'eau reflète à la perfection.

Après quelques petits pains de blé bien mérités à la station-service de Myre, nous franchissons un col de montagne pour atteindre un rêve de longue date : la route de Nyksund. Une bande de gravier brute et exposée, coincée entre les falaises alpines et le vaste océan.

Avec le soleil au zénith et la vue au maximum, la balade est un pur bonheur. Et juste au moment où nous pensons qu'il n'y a rien de mieux, nous entrons dans le village pittoresque de Nyksund et trouvons un restaurant ouvert, qui nous sert un repas frais de morue locale (skrei) qui vient de revenir de sa longue traversée à la nage vers le nord.

Les premiers matins avec la patrouille de l'aube d'Oslo

Le cyclisme hivernal a tendance à être une activité solitaire, Patrouille de l'aube d'Oslo est une exception notable. Deux fois par semaine, tout au long de l'année, un petit groupe dévoué se réunit pour rouler au petit matin. Les mardis et jeudis, quelle que soit la saison, avec un départ brutal à 05h40.

Les jours d'été, ces randonnées attirent entre 100 et 200 cyclistes. En hiver, il n'en reste qu'une poignée. Je prends le premier groupe et je fais une balade tranquille avec quatre autres personnes, seulement interrompue par les pneus cloutés qui font leur bruit caractéristique en direction du sol.

Si vous parvenez à vous extirper du lit au milieu de la nuit, à vous revêtir d'une couche de vêtements et à rouler dans le froid, la récompense en vaut la peine. Une heure et demie de vélo, c'est faisable, mais avec le recul, cela ressemble toujours à une expédition, et le café qui suit la course est encore meilleur.

Ma mère disait toujours que faire de l'exercice le matin donnait un coup de fouet à l'esprit. Maillot jaune mental pour le reste de la journée, et elle n'a jamais eu autant raison que lors des journées de l'ODP.

Le dernier, mais non le moindre : La glace !

À la fin du mois de février, je pensais avoir fait le tour de ce que le cyclisme hivernal avait à offrir. C'est alors qu'est arrivée l'invitation à rouler sur le fjord gelé.

Une vague de chaleur avait travaillé sur la glace, et c'était probablement le dernier jour où elle serait praticable. Une fine couche d'eau s'accumulait à la surface et un brouillard épais recouvrait le paysage, donnant à la scène une atmosphère vraiment particulière. Nous avons commencé par sauter sur quelques morceaux de glace près du rivage avant de nous lancer sur la vaste étendue de mer gelée.

C'était vraiment quelque chose d'autre. Le glissement en apesanteur sur la glace donnait l'impression de flotter, entre la terreur et l'euphorie.

Aussi sommaire que cela puisse paraître, nous n'avons pas été imprudents. Deux d'entre nous étaient sur des patins à l'avant, testant la glace avec des bâtons au fur et à mesure que nous avancions. Nous suivions les lignes des autres lorsque c'était possible et nous portions des pics de glace autour du cou, en dernier recours, si nous devions passer à travers. Mais la règle la plus importante ? Ne jamais partir seul.

Conseil : Il est possible de rouler sur la glace dans le fjord d'Oslo après des périodes de froid. Ces périodes se produisent généralement en janvier. La sécurité est cependant primordiale : restez avec des personnes expérimentées, évitez les risques inutiles et ne soyez jamais trop arrogant.

Derniers mots

Presque personne ne pense à la Norvège comme destination pour le cyclisme d'hiver, mais peut-être devrait-on le faire ?

Tout cela peut sembler un peu extrême, mais croyez-moi : Toutes les randonnées que j'ai décrites sont possibles pour des cavaliers moyennement expérimentés, du moins si vous faites équipe avec quelqu'un de la région. Mettez des crampons, couvrez-vous, allez à votre rythme et faites des randonnées un peu plus courtes que d'habitude.

La récompense ? Une saison d'aventures, un profond sentiment d'accomplissement et, soyons honnêtes, quelques anecdotes dignes de vantardises pour le "gram". 

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